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Disorder over the wall
30 mars 2008

Prologue: ‘From Unknown Pleasures to Movement’

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En me retournant, j’aperçois des particules infinitésimales impossibles à atteindre. Le temps s’étire, tout est soudainement élastique. Les minutes deviennent des heures, le poids des mots est de plus en plus lourd, il prend ton son sens, il devient presque insupportable. Parfois, les paroles résonnent, parfois, elles ne sont plus qu’un corps informe qui se meut dans l’atmosphère. Dans ce brouhaha sonore, une personne me prend par le bras. Je ne peux pas m’en détacher, tout est trop proche de moi, j’ai beau lutter, rien n’y fait, je ne sens plus mes membres. Mes paupières sont lourdes comme si mes yeux n’avaient plus de larmes. La lumière est allumée, mais je ne vois plus rien. Ai-je seulement vécu ce moment ? Ai-je vraiment entendu quelque chose ? Je ne comprends pas tout de suite. Mais ça y est, j’y suis, je viens juste d’écouter ‘Disorder’.

En 1979, Joy Division sort en effet Unknown Pleasures représentatif d’un véritable changement dans le paysage musical underground. En 1977, personne ne s’attend à l’arrivée de Suicide, un duo à mi-chemin entre les notes électroniques du groupe allemand Kraftwerk et le chant d’un moine en train de crier dans un sanctuaire bouddhiste. En 1978, Throbbing Ghristle sort en cassette une musique faite de balles de ping-pong, de dictaphones et de guitares désaccordées. En 1978 encore, Bauhaus sort un de ses premiers E.P. In The Flat Field et l’inscrit dans une longue lignée d’albums inspirés par les désordres humains quels qu’ils soient, incarnés en la personne de Peter Murphy. En 1981, New Order naît et l’album Movement sort cette même année, sorte de témoignage d’un réel besoin de créer, quoi qu’il arrive. Car il s’agit bien de cela en fin de compte, il faut créer, rien n’importe plus que de créer. Les albums à la période post-punk ne s’inspirent plus seulement de visions idylliques de la vie, il faut retraduire ses sentiments, l’urgence est là, il faut faire revivre la musique.

C’est justement parce que j’ai une vision cyclique de la vie que je crois que revenir sur cette période musicale qui dura une décennie (1975-1985 environ) est fondamental, non pas pour se souvenir avec nostalgie, mais pour comprendre peut-être un peu mieux tout ce qui nous entoure : les paradoxes humains et les paysages musicaux décorant les pièces du monde.


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Disorder over the wall
  • Ce blog tente de retracer le mouvement post punk qui dura une décennie environ (1975-1985). Par ailleurs, d'autres rubriques s'y ajoutent concernant la folk, le shoegazing, le post-rock, toutes les musiques intéressantes en général.
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