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Disorder over the wall
4 août 2008

Into The Wild by Sean Penn

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Inspiré d’un roman de Jon Krakauer et basée sur une histoire vraie, Into The Wild, le premier film de Sean Penn était attendu au tournant. Les spectateurs, les admirateurs de Sean Penn, les critiques ou les détracteurs, bref, tout le monde ne parlait plus que de ce film comme s’il s’agissait du véritable sacerdoce dudit Sean Penn. Cela étant, outre ce buzz médiatique, n’oublions pas le principal intérêt de tout ceci à savoir le film qui, s’il n’est pas un chef-d’œuvre, peut tout de même être salué pour sa qualité et son audace.

Il était une fois Alex, un jeune Américain âgé de 23 ans, fatigué de ne plus comprendre, de ne plus être lui-même dans une société pervertie par le mensonge, qui s’en alla « Into The Wild » (« Dans La Nature ») pour retrouver LA vérité. Organisé selon plusieurs chapitres : Naissance, Adolescence, Age Adulte et Famille, le film décrit tour à tour l’évolution de l’Homme, l’être humain à travers la nature, vive et sauvage, qui détient le secret de la vie. En totale immersion avec elle, sans un sou en poche, l’étudiant fraîchement diplômé revit pendant un temps dans ce temple naturel : idéalisé, rêvé, sous-évalué. Les mots ne sont pas assez forts, le réalisateur utilise alors très souvent des extraits de textes de Thoreau ou Jack London pour exprimer ce qui est indicible mais c’est par l’image, le bruit, par les cinq sens que le réalisateur capture cette vérité. Grâce aux longs arrêts sur images, aux mouvements fluides et amples (à l’aide un travelling circulaire par exemple) Sean Penn fait refléter son idée d’un certain idéal humain, liée à la nature comme à la vie.

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Pendant cette « aventure », Christopher Johnson Mccandless ou Alex Supertramp, rencontre d’autres personnages qui cherchent, eux aussi, un sens à leur existence. De nombreuses personnalités le côtoient, l’aident, le guident ou l’envient mais tous servent à épauler le récit pour mieux expliquer pourquoi l’être est tellement compliqué, si difficilement cernable. Parmi eux, un couple de hippies, roulant à travers les Etats-Unis, l’accueillent dans leur van à deux reprises, le considérant un peu comme leur fils disparu quelques années plus tôt et qui l’aident à s’évader malgré la douleur crée par l’identification consciente qu’ils font d’Alex avec leur fils, Reno. Ces passages créent une rupture dans sa traversée des Etats-Unis où il se pose de nouvelles questions. Il garde la tête sur les épaules mais est heureux de faire quelque chose qu’il considère comme unique.

Sa colère, son aigreur vis-à-vis de sa situation familiale le poussent à considérer ces êtres comme sa nouvelle famille. Lors du deuxième voyage, Alex rencontre Tracy, une jeune chanteuse de 16 ans, avec qui il fera un duo musical, sorte de mise en abyme de son voyage : l’échappatoire que la musique suscite en lui ravive de nouveaux souvenirs et le ramène très vite sur la route, l’endroit où il a l’impression d’être né. Ce moment éphémère souligne le fait que, partout où il va, il n’est pas guidé par une obligation de la société mais par une entité supérieure, appelée « Dieu » mais qui ne désigne pas quelqu’un en particulier mais plutôt quelque chose qu’il faut poursuivre, coûte que coûte au risque de perdre sa vie.

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Sans rentrer dans les détails, en approchant le rêve de près, Sean Penn ne donne pas de clés directes mais indirectes au spectateur, à l’aide de petits clins d’œil glissés dans le récit comme si de rien n’était. Par exemple, à un moment, le personnage principal est assis par terre, mangeant une pomme et la décrit comme la meilleure pomme qu’il a mangée depuis le début de son existence. Cette scène, d’apparence anodine, est en fait significative puisque, vers la fin de celle-ci, il adresse un sourire direct à la caméra donc au spectateur, par le biais de cette explication. Le lien devient alors privilégié entre le héros (ou plutôt l’anti-héros) et le public. C’est donc plus qu’une œuvre introspective, c’est aussi un manifeste dans le sens où l’auditoire ne peut se détacher totalement de l’histoire, mais lui propose indirectement de s’identifier au personnage. Et c’est chose faite, puisque, au fur et à mesure, chaque chose prend rapidement son sens, laisse place à une représentation indéfinissable de la vie où l’homme, seul, est face à lui-même.

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  • Ce blog tente de retracer le mouvement post punk qui dura une décennie environ (1975-1985). Par ailleurs, d'autres rubriques s'y ajoutent concernant la folk, le shoegazing, le post-rock, toutes les musiques intéressantes en général.
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