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Disorder over the wall
4 août 2008

Nos Armoires à disques, volume 2.

teenage_angst

Teenage Angst  by Placebo

« Since I was born I started to decay,

Now nothing ever, ever goes my way. »

Il y a plus de 20 ans maintenant Placebo sortait son premier album éponyme quelque part en Grande-Bretagne, avec une discrétion proche de l’anonymat. Depuis, ils ont sorti 4 albums, jouissent d’une notoriété et d’un succès grand public, jouent sur des scènes immenses, créent un grand méli-mélo où se mélangent des adolescentes en furie, des gadgets à fusion, des badges par milliers, des t-shirts par dizaines de centaines de milliers, des concerts en grande pompe, bref, une ascension qui donne le tournis et qui fait même vomir.

En 2000-2001, époque où j’ai commencé à écouter Placebo, j’étais loin de me douter que mon groupe fétiche allait devenir ce qu’il est devenu, j’étais fan absolue, je ne savais même pas pourquoi les rockeurs plus âgés prenaient ma passion pour une rigolade, j’en souffrais même, seule dans ma chambre avec mes posters du groupe accrochés près de mon lit. Le batteur était autodidacte, le chanteur rebelle, le bassiste gay, rien n’importait plus que toute cette rock’n’roll attitude liée au groupe, je vivais dans une bulle de savon un peu crade.

Aujourd’hui, je regarde ces années avec un certain pédantisme voire une certaine aversion enfin surtout avec beaucoup plus de recul, mais je ne regrette pas d’avoir du en passer par là pour écouter d’autres groupes qui m’ont ouvert d’autres portes musicales, d’autres voies plus claires, plus sérieuses mais toujours sales dans un sens.

Tout ce que j’ai vécu à cette période, je ne le revivrai sans doute jamais. On ne peut refaire ses premiers concerts, revivre ses premiers chagrins d’amour ou remanger des hamburgers comme sur la photographie de Without You, I’m Nothing[1]. En fait, Teenage Angst condense très bien cette période de ma vie (les doutes de ma période de puberté) avec cette introduction tout en puissance et cette rythmique simple mais efficace. Les paroles, elles, quoique relativement adolescentes, illustrent assez justement ce besoin de tout accélérer, ce besoin de tout avoir très vite comme dans une pochette-surprise. Brian Molko[2] chante « since I was born I started to decay » ( « depuis que je suis né, je n’ai cessé de régresser ») avec une certaine révolte dans la voix, comme s’il suffisait de le dire pour que ça change. Le groupe joue avec une certaine désinvolture mais sans doute à l’époque avec une réelle envie de faire bouger les choses dans la mesure du possible. Cette chanson a réussi son pari, les choses ont changé depuis et il semble que tout va dans le sens de Placebo aujourd’hui. De mon côté, je range mon disque avec nostalgie comme pour clôturer cette période révolue, j’écoute une dernière fois Teenage Angst et pour éviter de regarder trop derrière, je me dis que de toute façon je sais que la fin est plutôt amère[3].


[1] Il s’agit du deuxième album de Placebo et cette photographie se trouve dans le livret aux pages 9 et 10.

[2] Chanteur de Placebo.

[3] Référence à The Bitter End (« La Fin Amère »), chanson qui figure sur l’album Sleeping With Ghosts de Placebo.

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  • Ce blog tente de retracer le mouvement post punk qui dura une décennie environ (1975-1985). Par ailleurs, d'autres rubriques s'y ajoutent concernant la folk, le shoegazing, le post-rock, toutes les musiques intéressantes en général.
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