Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Disorder over the wall

8 août 2009

Echoes in a swallow bay

Cocteau_Twins

Echoes in a swallow bay (A Cocteau Twins Compilation)



1. Blind Dumb Deaf (Garlands, 1984)
2. Carolyn's Fingers (Blue Bell Knoll, 1988)
3. Lorelei (Treasure, 1984)
4. In Our Angelhood (Head Over Heels, 1983)
5. Heaven Or Las Vegas (Heaven Or Las Vegas, 1990)
6. Bluebeard (Bluebeard, 1993)
7. Cocteau Twins + Harold Budd & Simon Raymonde - Sea, Swallow Me (The Moon And The Melodies, 1986)
8. Great Sprangled Frilitary (Echoes In A Swallow Bay, 1985)


Publicité
Publicité
27 juin 2009

Psychic Experience, Volume 1

Psychic_Lit


Instrumental/Psychedelic/Electronique

Psychic Experience, Volume 1
43:04

1. Brian Eno - In Dark Trees (Another Green World, 1975)
2. Oenethrix Point Never - Betrayed The Octagon (Betrayed The Octagon, 2009)
3. Growing - Lens Around (All The Way, 2008)
4. Subway - Persuasion (Subway II, 2009)
5. Stag Hare - Holy Quinn (Black Medicine Music, 2008)
6. Dopplereffekt - Dimension 11 (Calabi Yau Space, 2007)
7. City Center - Killer Whale (City Center, 2009)
8. Dead Letters Spell Out Dead Words - This Room Seems Emty Without You (Lost In Reflections, 2008)
9. Crime In Choir - A Girl Named Jesus (Crime In Choir (EP), 2002)
10. Gastr Del Sol - A Jar Of Fat (The Serpentine Similar, 1992)
 
■ Psychic Experience Compilation, Volume 1, 2009.

TELECHARGER ICI/DOWNLOAD HERE


28 février 2009

Electronic Reverie

mondrian1


Après quelques mois d'absence, pourquoi ne pas s'attarder sur quelques perles musicales dans le milieu de l'électronique? Voici quelques morceaux à mi-chemin entre l'electronica, la house et la musique minimale, principalement des artistes provenant du label Border Community. Autrement dit, de la musique électronique qui est parfois pop, parfois shoegaze tout en restant dancefloor. Enfin, sans s'encombrer d'étiquettes, vivons un rêve électronique les yeux ouverts. Allez, toi, DANCE TO THE BEAT!


1. AFX - Cuckoo
2. Rocardo Tobar - With You
3. Swayzak - Celcius
4. Zander VT - Dig Your Own Rave
5. Jeff Mills - Robot Replica
6. James Holden Idiot
7. Nathan Fake - Stops (Live Version)
8. Matthew Dear - The Crush
9. Fairmont - I Need Medicine
10. Alex Smoke - 6am
11. Luke Abbott - We Are Made Of Glass
12. Paul Kalkrenner - Since 77

Bientôt ici!

25 octobre 2008

Daniel Arasse, On n’y voit rien (Collection Folio Essais, Janvier 2003)

arasse

« Que fait-on quand on regarde une peinture ? A quoi pense-t-on ? Qu’imagine-t-on ? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l’on voit où devine ? Et comment l’historien d’art peut-il interpréter sérieusement ce qu’il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ? »

Ces questions, on peut les lire sur la quatrième de couverture du livre de Daniel Arasse qui s’intitule On n’y voit rien. Cet ouvrage, paru dans la collection Folio Essais, se lit plus comme une fiction qu’un essai théorique sur l’histoire de l’art. Daniel Arasse a en effet ce talent pour raconter des « histoires d’art », pour nous montrer qu’apprécier l’art, c’est aussi de ne pas avoir peur de le regarder. En s’appuyant sur des œuvres du Titien, de Brueghel, Manet ou Velázquez, l’auteur amuse son lecteur en expliquant qu’une œuvre d’art est une expérience du regard et que ce que l’on voit n’est pas forcément ce que l’on voit. On n’y voit rien ? Bien au contraire, on peut enfin voir et c’est ce que Daniel Arasse nous démontre tout au long de son ouvrage. Les œuvres d’art nous apportent une source de réflexion étonnante et à travers ce livre, nous nous plaçons face à elles sans réserve, le regard toujours à l’affût du moindre détail caché.

25 octobre 2008

The Knife – Silent Shout (2006)

Sans_titre1

Il m’arrive de penser que, parfois, la musique électronique est vraiment ennuyeuse et ennuyante, parce que je ne m’identifie pas toujours à la « personnalité » d’un robot ou bien je n’aime pas toujours subir les répétitions d’un rythme. Mais, il faut reconnaître l’originalité du processus : affronter l’absence d’âme d’un objet pour en faire une musique qui, elle, reflète la capacité d’un homme à créer de nouvelles choses est une expérience intéressante. En bref, ce n’est pas toujours rébarbatif et heureusement. The Knife sur la scène électronique actuelle est vraiment fascinant, tant musicalement que visuellement. Le concept de leur album sorti en 2006 est contenu dans le titre Silent Shout. Cette contradiction (cet oxymore en fait) est omniprésente, au fur et à mesure des titres, passant d’une musique pour Sonic, le personnage vidéo, à une bande originale d’une exposition d’art contemporain japonais jusqu’à devenir une musique pour nostalgiques des années 80. Cet effet, d’apparence éclectique, forme un tout finalement homogène après l’écoute de l’album. Les chansons se succèdent et ne se ressemblent pas, mais elles se complètent. Si nous étions en 2006, je dirais que c’est un des meilleurs albums électroniques de l’année. Seulement, nous sommes en 2008 alors les initiés apprécieront la sortie d’inédits de Silent Shout et pour les retardataires qui, comme moi, croient que Kraftwerk, Devo et Boards of Canada sont les meilleurs groupes électroniques du monde, il nous reste sans doute beaucoup de choses à découvrir dans ce magma électronique. Et le Silent Shout de The Knife en fait sûrement parti.

Publicité
Publicité
11 septembre 2008

Will Oldham à travers d'autres artistes

07

Will Oldham ou Bonnie ‘Prince’ Billy, artiste majeur de la scène folk indépendante, affectionne tout particulièrement les collaborations. Loin d’être anecdotiques celles-ci font partie intégrante de sa carrière puisqu’elles participent amplement à sa reconnaissance. Il abhorre alors le statut d’artiste indépendant et multi instrumentiste. Pour se remémorer de bons souvenirs ou pour découvrir de nouveaux sursauts musicaux, voyons d’un peu plus près de quoi il en retourne à travers les plus réussies d’entre elles.


continental_op

(The Continental Op ou Will Oldham & David Pajo, Slitch Music, 1993)


Au tout début de sa carrière, Will Oldham aimait déjà l’esprit qu’engendre une collaboration : ce goût du risque, et bien sûr l’attente de la fameuse harmonie. En 1993, David Pajo (membre de Slint, Stereolab et King Kong entre autres) et Will Oldham s’associaient pour créer une musique instrumentale, contemplative. Assez peu connu, cet album mérite tout à fait le détour, dans ses passages les plus expérimentaux comme dans ses moments les plus pop ou les plus rock. Assez original, The Continental Op est plongé dans une ambiance post-rock voire post-folk si le terme existe. Fantasy laisse deviner des toussotements, bruits de pleurs, des alarmes étranges et des mélodies raffinées. On croirait être transporté sur une scène punk à partir de James Tired, un revirement étrange pour la fin de l’album. Cela étant, ce n’est pas dérangeant, c’est tout à fait approprié à l’ambiance générale du disque. La dernière chanson : Unlisted Track ressemble à une hallucination, l’atmosphère est assez lourde, mais pas pesante, c’est comme s’il fallait trouver une bande-son pour illustrer la vie d’un insecte parti chasser.

Palace_Brothers

(Palace Brothers ou Will Oldham & ses frères, Days In The Wake, 1994)


Parmi les pseudonymes de Will Oldham, il y eut pendant un temps l’association de Palace avec toutes sortes de mots comme Brothers ou Music : "Et bien, l'idée était qu'en trouvant le nom d'un groupe ou d'un artiste, vous vous attendiez ensuite sur le prochain album à trouver le même groupe de personnes jouant dessus si vous conservez le même nom. Et je considérais que nous faisions un album différent à chaque fois, avec des gens différents, sur des thèmes différents et en utilisant des sons différents." Ainsi, les Palace Brothers faisaient alors de la folk. En effet, cet album ressemble à un album solo, cependant, il s’agit d’une véritable collaboration entre plusieurs frères Oldham, occupés aujourd’hui à travailler sur différents projets. N’ayons pas peur de le dire, Days In The Wake est un véritable chef-d’œuvre de folk des années 90. Des chansons comme I Send My Love To You, ou You Will Miss Me When I Burn démontrent à quel point le chanteur est avant tout un grand songwriter. Le tout est très cohérent, il suffit de se laisser porter par les ambiances effleurant la tristesse, manifestant la joie dans un souffle vocal. La musique, quant à elle, se suffit à elle-même, ce qui rare.  Finalement, la sobriété de la pochette est assez significative de l’atmosphère qui se dégage de cet album idéal pour un dimanche baigné dans la lumière orange d’un soir d’été.

marquis_de_tren_and_bonny_bily

(The Marquis De Tren & Bonny Billy, Get On Jolly, Palace Records, 2000)


Mick Turner alias The Marquis de Tren s’associe le temps d’un album avec Bonny Billy, nouveau pseudonyme qu’il associe à sa musique depuis 1998. Le guitariste de Dirty Three et le maître folk composent un album de 6 titres, Get On Jolly, une musique quasi cinématographique. L’album est parsemé de quelques mots aériens de Will Oldham accompagnant avec brio les guitares de Mick Turner. Le duo fait preuve ici d’une grande délicatesse sans jamais tomber dans l’ennui. Il y a quelque chose qui se passe entre eux, c’est assez magique. Alors, même si cette œuvre est encore assez confidentielle, elle est tout de même d’une grande qualité. Les deux amis ont également sorti un live des chansons de Get On Jolly : Get The Fuck On Jolly en 2000.

Bonnie__Prince__Billy___Matt_Sweeney

(Matt Sweeney & Bonnie ‘Prince’ Billy, Superwolf, 2005)



En 2005, Bonnie ‘Prince’ Billy sort un live -Summer In The Southeast- et cet album avec Matt Sweeney la même année. À l’écoute de Superwolf, on se rend compte à quel point les collaborations sont à la hauteur des albums de Will Oldham. L’artiste ne prend pas ces exercices à la légère, il entre en complète harmonie avec la plupart des artistes qu’il rencontre. À travers eux se dégage quelque chose d’unique, à chaque fois. Ici, c’est comme si la tradition folk-rock des années 60 se transmettait, encore et encore, jusqu’à la transcender dans une classe incomparable. « Let the music rock on ! » lance-t-il sur Goat And Ram. Justement, c’est sans doute ce que l’on voulait sans le savoir. Matt Sweeney assure la plupart des guitares sur cet album tandis que Bonnie ‘Prince’ Billy assure les voix. Ce chant fragile, ces chœurs abondants, ces mélodies lentes ou électriques sont comme ce disque en fait. Il suffit de les approcher pour les apprivoiser tout de suite.

current_93

(Current 93 & Bonnie ‘Prince’ Billy : Idumæa ;
Current 93, Birdsong In The Empire, 2007)


Parmi ses collaborations, il me semble justifié de dire que celle-ci est sans doute la plus réussie d’entre toutes. Pourtant, on ne pouvait pas trop savoir à quoi s’attendre. En effet,   Current 93 est un groupe assez difficilement cernable, tant leur musique est différente à chaque album. En 2007, le groupe de  David Tibet avait décidé de sortir un live avec 14 chansons : Birdsong In The Empire dont une Idumæa, avec Bonnie ‘Prince’ Billy. Il est vrai, Current 93 a parfois une tendance à en faire beaucoup avec ses instrumentations médiévales. C’est donc avec grand bonheur que l’on constate que cette collaboration a mené vers cette composition magnifique, presque a capella, avec juste ce qu’il faut d’instrumentations mais pas trop. Le pari était osé de mettre en parallèle les deux univers assez différents au premier abord. Et pourtant, plus la chanson passe dans le lecteur, plus leur musique ne semble pas si éloignée l’une de l’autre finalement.

Scoutt_Niblett

(Scout Niblett & Bonnie ‘Prince’ Billy : This Fool Can Die Now, 2007)


Voilà sans doute l’un des personnages féminins les plus intéressants de la musique indépendante contemporaine. Facilement reconnaissable avec sa voix écorchée et sa cape rouge, Scoutt Niblett revenait en 2007 mais accompagnée cette fois. En fait, après avoir composé les chansons de This Fool Can Die Now, elle a tout de suite pensé à Will Oldham pour les duos qu’elle avait en tête. Celui-ci a accepté tout de suite et a donc collaboré sur quelques chansons de cet album comme sur Kiss ou Do You Wanna Be Buried With My People ou encore Comfort You. Et bien, applaudissons cette initiative puisque le résultat est plus que probant. Will Oldham est encore à la hauteur de ses engagements et leur duo dépasse même toutes les espérances que l’on aurait pu placer en eux.

Pour un peu plus d'informations ou de musique allez ici et ici.

4 septembre 2008

Horse Feathers : House With No Home (Kill Rock Stars, 2008)

Image_1

En 2008, beaucoup de groupes font la couverture des magazines comme les Late Of The Pier, les Herman Düne, les éternels groupes parisiens favoris de Rock & Folk et les pseudo- intellectuels post-krautrock-punk-pop-indie-cool-rockabilly montrant à quel point il faut aimer les Inrocks. Dans ce magma culturel, un certain nombre de groupes fantastiques passent à travers les mailles du filet, faute de temps, d’argent et de promotion alléchante. C’est logique dans un sens, on ne peut pas parler de tout, c’est peut-être terrible, mais c’est comme ça, il faut faire avec. Seulement, parfois, c’est tout simplement énervant de voir les gens se ruer sur le dernier Sigur Ros (sans se demander s’ils ont mangé de la terre avec Arcade Fire) et oublier que la musique ce n’est pas de taper sur un tambour avec 20 personnes autour.

Bref, pour en revenir à Horse Feathers, il s’agit d’un groupe de folk, dans le sens noble du terme, qui sort House With No Home, un album INCROYABLEMENT simple et novateur. Justin Ringle est entouré  d’artistes  regroupés autour d’une même quête: une totale nudité musicale avec des arrangements superbes, mêlant violon, piano, batterie, banjo . Justin compose les chansons et Peter Broderick se charge des arrangements en général. Le résultat est que ce schéma musical paraît connu et pourtant rien de tout ça, ça ressemble à ceci, cela, et puis non, c’est juste LEUR façon d’aborder la musique et la vie de manière générale: avec une certaine désinvolture mélancolique. Les morceaux se succèdent dans une cohérence impressionnante, on se croirait sur un chemin enneigé aux Etats-Unis comme  sur la pochette de leur album. Personnellement, la bande originale de mon année 2008 pourrait être signée par les Horse Feathers parce qu’ils ont le talent de rendre la poésie accessible, la nature plus belle et la vie moins rude. Et ça, ça vaut plus que toutes les couvertures de magazines du monde.

Horse_Feathers

coeur: La folk, Peter Broderick, chanter, M.Ward, Andrew Bird, pleurer, The Velvet Underground, Great Lake Swimmers, la nostalgie, Iron & Wine, le post-rock et la mélancolie.

Lien

25 août 2008

Richard Swift Ground Trouble Jaw

swift

En supposant que l'être humain est par essence censé changer, il est alors tout à fait logique de se trouver parfois face à une incompréhension. C'est en se basant sur cette théorie (démontrée de nombreuses fois) que l'on peut aisément faire face au nouvel E.P. de Richard Swift: Ground Trouble Jaw. En effet, en 2003, ce vagabond avait démontré qu'il était possible d'écrire des chansons en se foutant éperdument de tout ce qui avait été fait auparavant musicalement. L'envie d'écrire était plus forte que tout, incroyablement novatrice, l'auditeur érudit ou non ne pouvait que s'incliner. The Novelist était, pour résumer une très bonne surprise en 2003 puis en 2005 (Swift a sorti une collection de ses E.P. en 2005 contenant The Novelist et Walking Without Effort, ndlr). Mais qu'est-il arrivé à l'homme à la voix de faux crooner, aux cheveux frisés, à l'air prétentieux et au regard désinvolte? Peut-être s'est-il pris une porte de placard dans la mâchoire? Ca, personne ne le sait...
Il faut croire que la musique est éphémère. Aujourd'hui, Richard Swift ne nous fait plus lire à travers les lignes mais nous entraîne directement sur la voie sans grande conviction, on se croirait dans le Space Mountain. C'est un mauvais moment à passer. L'évolution du jeune homme semble relativement différente de celle que l'on aurait pu prédire. Il s'éloigne peu à peu de sa fraîcheur naturelle pour se caricaturer lui-même dérivant même vers quelque chose de formaté, une voix aiguë que l'on ne lui avait jamais attribué s'insère peu à peu dans cet E.P.:étrange. Par exemple, Would You est un bon début musicalement, et puis la voix arrive comme un boulet de canon, c'est de la soul! Incroyable. L'utilisation de vibratos ou d'effets marque le début des hostilités. Puis, les choeurs arrivent, dans une soupe musicale fade jusqu'à s'éteindre: c'est la fin de la chanson. Au moins, il aura essayé quelque chose de nouveau: c'est déjà quelque chose. Peut-être la seule chose qu'il reste à cet artiste pour conquérir le public qui le connaissait déjà. Pour les autres, ne vous jetez à corps perdu sur cet E.P., il n'en vaut pas la peine. Seule A Song For Milton Feher est un peu moins décevante : comme un filet, une roue de secours. Et pourtant il fallait courir sur The Novelist, c'était superbe. La nostalgie, ça rend triste, il paraît. Personnellement, je me souviens et ça me rend moins triste que d'écouter ce nouveau Ground Trouble Jaw. En tout cas si c'est du second degré, je n'ai pas tout compris. Si c’est à prendre au premier  degré, je n’ai pas tout compris non plus. La "schizophrénie Swiftienne", vous connaissez? Non? Et bien moi maintenant, oui.

richard_swift

coeur: Prince, la soul, Nöel dans les grandes surfaces, le groove et se sentir funky.

4 août 2008

Switched On by Stereolab

Stereolab

À l’heure où Stereolab va sortir un nouvel album, cet été 2008, il me semblait justifié de revenir sur un de leurs premiers albums Switched On.

En 1991, lorsque l’apogée des groupes shoegaze est tout à fait d’actualité, Stereolab ne modifie pas la recette qui créa son identité : esthétique imparable, musique pop proche de la perfection, influences irréprochables : le Velvet Underground sur « Changer », le krautrock des années 70 (Kraftwerk, Can en tête), et bien sûr la pop des années 50-60 pour les chœurs notamment. Dans l’article Wikipédia les concernant, l’auteur précise que le groupe a collaboré au fil des années avec de nombreux autres membres de groupes comme les Chills, Moose ou Sean O’Hagan des High Llamas (qui a apporté sa contribution sur de nombreux albums). Grandi à l’aide de toutes ces expériences diverses, le groupe s’approprie facilement le tout pour faire sa propre musique. Cette impression rend l’ensemble très homogène et harmonieux. Pourtant, ce n’est pas un disque qui est lisse ou limpide, c’est plutôt un chaos organisé ou une planification détournée. Dans de nombreux groupes, la pop a une visée commerciale, dénuée d’intérêt, prête à l’emploi or le véritable destin de la pop est de se trouver à mi-chemin entre la musique expérimentale et la musique grand public, une musique qui se veut pop-ulaire mais qui n’a de populaire que le mot finalement. C’est dans cet univers qu’évolue délicatement Stereolab depuis 10 ans maintenant. Mais revenons à Switched On. La musique de Stereolab est facilement identifiable dès les premières notes notamment grâce à la voix de Laëtitia Sadier, très peu changeante dans le sens où la chanteuse utilise sa voix sur une même tonalité essentiellement afin de permettre aux chœurs de s’exprimer abondamment. Une longue plage musicale-« Contact »- fait office de transition entre deux parties de l’album, qui assemblée au reste, laisse un souvenir impérissable. Cette sorte d’interlude signifié par l’utilisation du même bruit électronique au début de « Super-Electric » et de « Au Grand Jour » renforce cet effort de cohérence qui anime le groupe depuis ses débuts. De plus, l’utilisation de deux titres presque similaires (« Au Grand Jour’ » et « Au Grand Jour ») met en exergue l’idée d’expérience musicale comme expérience artistique avant toute chose. Animé d’un pouvoir de changement, le groupe ne cesse de croire en quelque chose de différent qui pourrait surgir à tout moment, comme cette lumière qui va cesser de s’éteindre: « The light that will cease to fail ». L’espoir est grand, la musique est sans pareille, et c’est avec grand plaisir que l’on retrouve le groupe en 2008 qui n’a pas oublié ses envies du début : « Changer, changer, changer » dans le sens le plus noble du terme : en évoluant constamment vers quelque chose de nouveau, le principe même de la création artistique.


stereolab_9937

4 août 2008

Nos Armoires à disques, volume 2.

teenage_angst

Teenage Angst  by Placebo

« Since I was born I started to decay,

Now nothing ever, ever goes my way. »

Il y a plus de 20 ans maintenant Placebo sortait son premier album éponyme quelque part en Grande-Bretagne, avec une discrétion proche de l’anonymat. Depuis, ils ont sorti 4 albums, jouissent d’une notoriété et d’un succès grand public, jouent sur des scènes immenses, créent un grand méli-mélo où se mélangent des adolescentes en furie, des gadgets à fusion, des badges par milliers, des t-shirts par dizaines de centaines de milliers, des concerts en grande pompe, bref, une ascension qui donne le tournis et qui fait même vomir.

En 2000-2001, époque où j’ai commencé à écouter Placebo, j’étais loin de me douter que mon groupe fétiche allait devenir ce qu’il est devenu, j’étais fan absolue, je ne savais même pas pourquoi les rockeurs plus âgés prenaient ma passion pour une rigolade, j’en souffrais même, seule dans ma chambre avec mes posters du groupe accrochés près de mon lit. Le batteur était autodidacte, le chanteur rebelle, le bassiste gay, rien n’importait plus que toute cette rock’n’roll attitude liée au groupe, je vivais dans une bulle de savon un peu crade.

Aujourd’hui, je regarde ces années avec un certain pédantisme voire une certaine aversion enfin surtout avec beaucoup plus de recul, mais je ne regrette pas d’avoir du en passer par là pour écouter d’autres groupes qui m’ont ouvert d’autres portes musicales, d’autres voies plus claires, plus sérieuses mais toujours sales dans un sens.

Tout ce que j’ai vécu à cette période, je ne le revivrai sans doute jamais. On ne peut refaire ses premiers concerts, revivre ses premiers chagrins d’amour ou remanger des hamburgers comme sur la photographie de Without You, I’m Nothing[1]. En fait, Teenage Angst condense très bien cette période de ma vie (les doutes de ma période de puberté) avec cette introduction tout en puissance et cette rythmique simple mais efficace. Les paroles, elles, quoique relativement adolescentes, illustrent assez justement ce besoin de tout accélérer, ce besoin de tout avoir très vite comme dans une pochette-surprise. Brian Molko[2] chante « since I was born I started to decay » ( « depuis que je suis né, je n’ai cessé de régresser ») avec une certaine révolte dans la voix, comme s’il suffisait de le dire pour que ça change. Le groupe joue avec une certaine désinvolture mais sans doute à l’époque avec une réelle envie de faire bouger les choses dans la mesure du possible. Cette chanson a réussi son pari, les choses ont changé depuis et il semble que tout va dans le sens de Placebo aujourd’hui. De mon côté, je range mon disque avec nostalgie comme pour clôturer cette période révolue, j’écoute une dernière fois Teenage Angst et pour éviter de regarder trop derrière, je me dis que de toute façon je sais que la fin est plutôt amère[3].


[1] Il s’agit du deuxième album de Placebo et cette photographie se trouve dans le livret aux pages 9 et 10.

[2] Chanteur de Placebo.

[3] Référence à The Bitter End (« La Fin Amère »), chanson qui figure sur l’album Sleeping With Ghosts de Placebo.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité
Disorder over the wall
  • Ce blog tente de retracer le mouvement post punk qui dura une décennie environ (1975-1985). Par ailleurs, d'autres rubriques s'y ajoutent concernant la folk, le shoegazing, le post-rock, toutes les musiques intéressantes en général.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité