Horse Feathers : House With No Home (Kill Rock Stars, 2008)
En 2008, beaucoup de groupes font la couverture des magazines comme les Late Of The Pier, les Herman Düne, les éternels groupes parisiens favoris de Rock & Folk et les pseudo- intellectuels post-krautrock-punk-pop-indie-cool-rockabilly montrant à quel point il faut aimer les Inrocks. Dans ce magma culturel, un certain nombre de groupes fantastiques passent à travers les mailles du filet, faute de temps, d’argent et de promotion alléchante. C’est logique dans un sens, on ne peut pas parler de tout, c’est peut-être terrible, mais c’est comme ça, il faut faire avec. Seulement, parfois, c’est tout simplement énervant de voir les gens se ruer sur le dernier Sigur Ros (sans se demander s’ils ont mangé de la terre avec Arcade Fire) et oublier que la musique ce n’est pas de taper sur un tambour avec 20 personnes autour.
Bref, pour en revenir à Horse Feathers, il s’agit d’un groupe de folk, dans le sens noble du terme, qui sort House With No Home, un album INCROYABLEMENT simple et novateur. Justin Ringle est entouré d’artistes regroupés autour d’une même quête: une totale nudité musicale avec des arrangements superbes, mêlant violon, piano, batterie, banjo . Justin compose les chansons et Peter Broderick se charge des arrangements en général. Le résultat est que ce schéma musical paraît connu et pourtant rien de tout ça, ça ressemble à ceci, cela, et puis non, c’est juste LEUR façon d’aborder la musique et la vie de manière générale: avec une certaine désinvolture mélancolique. Les morceaux se succèdent dans une cohérence impressionnante, on se croirait sur un chemin enneigé aux Etats-Unis comme sur la pochette de leur album. Personnellement, la bande originale de mon année 2008 pourrait être signée par les Horse Feathers parce qu’ils ont le talent de rendre la poésie accessible, la nature plus belle et la vie moins rude. Et ça, ça vaut plus que toutes les couvertures de magazines du monde.
: La folk, Peter Broderick, chanter, M.Ward, Andrew Bird, pleurer, The Velvet Underground, Great Lake Swimmers, la nostalgie, Iron & Wine, le post-rock et la mélancolie.